Publicité, votre contenu continue ci-dessous Publicité
  1. Accueil
  2. Intelligence artificielle

L'IA qui lit dans les pensées, ce n'est (déjà) plus de la science-fiction

Partager :
4

Grâce à un casque ou des implants, l'intelligence artificielle parvient désormais à décoder les mots directement depuis nos ondes cérébrales. Une technologie tout droit issue de la science-fiction, qui interroge forcément.

1

Traduire l'activité cérébrale en langage n'est pas une idée nouvelle dans les films d'anticipation et de science-fiction. Cette ambition est en passe de quitter le domaine du songe. Après le très médiatique projet Neuralink d'Elon Musk, des équipes de chercheurs en Australie et aux États-Unis transforment cette idée en une réalité tangible. D'un côté, un simple casque est posé sur la tête ; de l'autre, des électrodes sont implantées chirurgicalement dans le cerveau. Les deux approches sont donc très différentes, mais ont abouti à des résultats à quelques jours d'écart seulement.

La voie douce, pas la plus simple

En Australie, et plus précisément à l'Université de technologie de Sydney (UTS), c'est la méthode non invasive qui a été choisie. Imaginez la scène… Un volontaire, coiffé d'une sorte de bonnet en caoutchouc bardé de 128 électrodes, fixe un écran. On lui demande de lire silencieusement des mots, et même de les mimer avec ses lèvres sans émettre le moindre son. Ce simple acte suffit à déclencher dans son cerveau une activité électrique spécifique, que le casque d'électroencéphalographie (EEG) se charge ensuite de capter.

Publicité, votre contenu continue ci-dessous

Casque ondes cérébrales

Le casque qui permet de décoder les ondes cérébrales de manière non intrusive.

© ABC News / Warwick Ford

Ce qui est simple sur le papier ne l'est pas toujours en pratique. Le signal recueilli est en effet partiellement “bruité”. Comme l'explique le professeur Chin-Teng Lin, qui supervise le projet, les ondes provenant de différentes sources cérébrales se mélangent à la surface du crâne, créant un véritable brouhaha électrique. C'est ici que l'intelligence artificielle entre en piste pour endosser la casquette de traducteur. Un premier modèle analyse ces signaux confus pour en extraire des mots probables. Puis, un grand modèle de langage intervient pour corriger les erreurs et assembler le tout en une phrase cohérente.

Publicité, votre contenu continue ci-dessous

Le système n'est pas encore parfait, mais l'équipe affirme avoir atteint une précision d'environ 75 %, visant à terme les 90 %, un score qui rivaliserait avec les méthodes les plus intrusives. Pour y parvenir, les scientifiques recrutent de nouveaux volontaires afin d'affiner leur modèle, dans l'espoir de l'utiliser un jour pour permettre une communication directe entre deux personnes.

La parole retrouvée grâce aux implants

Effectivement, si tout cela ressemble à de la science-fiction, l'un des premiers débouchés sera très concret, à savoir redonner une parole à ceux qui l'ont perdue. Pour y parvenir, une équipe de l'université de Californie à Davis a implanté 256 électrodes directement dans le cerveau d'un homme que la sclérose latérale amyotrophique (SLA) avait privé de la parole.

Et le résultat est impressionnant, puisque là où les anciennes neuroprothèses accusaient des retards de plusieurs secondes, rendant la moindre conversation pénible, ce nouveau système génère une voix de synthèse en à peine 25 ms. Un quasi-instantané qui change tout, puisque l'homme peut désormais tenir des conversations en temps réel de façon plus fluide. D'autant que l'IA décode aussi son intention et restitue non seulement les mots, mais aussi le ton, l'emphase et l'intonation désirés.
 
 

La cerise sur le gâteau vient du fait que les chercheurs ont utilisé des enregistrements de la voix réelle du patient, réalisés avant sa maladie, afin d'entraîner l'IA. La voix synthétique qui en a résulté est donc la sienne. L'homme se dit “heureux”, et on le comprend. Il a même pu fredonner quelques notes de musique.

Du soin à l'homme de demain

Il est évident que ce genre de travaux changera la vie de millions de personnes, mais le potentiel de ces interfaces cerveau-ordinateur ne s'arrête pas là. C'est la suite qui nous fait entrer de plain-pied dans le domaine de la science-fiction. Car cette technologie est potentiellement la base d'autres applications, comme la possibilité de contrôler par la simple pensée nos appareils, du téléphone à l'ordinateur, mais aussi d'améliorer nos capacités cognitives.

Si la possibilité de rendre la parole à ceux qui l'ont perdue devrait faire l'unanimité, les autres utilisations de cette technologie imposent plus de prudence. Car une fois qu'il sera devenu courant de décoder les ondes cérébrales, les données qui en seront issues deviendront tôt ou tard un business. Après la confidentialité des données, il faudra donc s'inquiéter de celle de nos pensées.

Publicité, votre contenu continue ci-dessous

Suivez toute l'actualité des Numériques sur Google Actualités et sur la chaîne WhatsApp des Numériques

Envie de faire encore plus d’économies ? Découvrez nos codes promo sélectionnés pour vous.

Journaliste

Découvrir d'autres vidéos
Publications qui peuvent vous intéresser