Split tunneling VPN : comment ça marche, à quoi ça sert et dans quels cas l’activer ?
© Freepik - Un split tunneling pour que les données circulent à l’abri dans un canal chiffré, entre l’appareil de l’utilisateur et le serveur distant, à l’écart des regards extérieurs.
Le split tunneling VPN, vous en avez peut-être déjà entendu parler… mais savez-vous vraiment à quoi il sert ? Cette fonctionnalité — souvent sous-estimée — permet de choisir quelles applications ou quels sites passent par le VPN, et lesquels utilisent votre connexion internet classique. En clair, c’est une façon de créer deux voies de circulation pour vos données : l’une sécurisée dans un tunnel, l’autre en accès direct. Pratique, oui… mais pas sans risques. Dans cet article, on vous explique comment ça fonctionne, dans quels cas c’est utile, et surtout comment l’activer correctement sur vos appareils avec des services comme NordVPN.
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Qu’est-ce que le split tunneling dans un VPN ?
Quand vous utilisez un VPN, toute votre activité en ligne passe par un tunnel chiffré. C’est ce qui permet de protéger vos données, de masquer votre adresse IP et de vous offrir un minimum de confidentialité. Mais parfois, tout ne mérite pas forcément d’être « tunnelisé ».
C’est là que le split tunneling entre en scène. Derrière ce nom un peu technique se cache une idée toute simple : permettre à certaines applications ou à certains sites de passer en dehors du VPN, tout en gardant les autres protégés dans le tunnel vpn. En clair, vous choisissez vous-même ce qui transite par le VPN… et ce qui n’en a pas besoin.
Imaginez une sorte de carrefour. D’un côté, une voie qui entre dans le canal VPN, protégé, chiffré, discret. Et de l’autre, une voie qui continue à ciel ouvert, comme votre connexion internet habituelle. Vous décidez quelle application prend quelle route. Une appli bancaire d’un côté, un service de streaming local de l’autre… C’est vous qui avez la main.
Et pourquoi vouloir faire ce "split", direz-vous ? parfois, utiliser un VPN pour tout, c’est un peu lourd. Certaines plateformes locales refusent carrément les connexions via VPN. Ou alors, le trafic est ralenti, surtout si le serveur est situé à l’étranger. Dans ces cas-là, mieux vaut exclure quelques applications du trajet VPN, tout simplement.
Par exemple, vous êtes connecté à un serveur NordVPN pour travailler en toute sécurité, mais vous souhaitez en parallèle accéder à un site local, votre boîte mail professionnel, ou même le site d’une administration. Avec le split tunneling, vous n’avez pas à couper votre VPN : vous configurez juste une exception pour cette URL ou cette appli, et le tour est joué.
C’est aussi une fonctionnalité précieuse pour les entreprises. Dans certains contextes, on veut sécuriser uniquement les outils internes, sans perturber le reste du réseau. De cette manière, on réduit la charge, on optimise les performances, et on évite les conflits avec certains services internet.
Évidemment, il faut quand même faire un peu attention car mal configurer, le split tunneling peut exposer certaines données sensibles. L’idée, ce n’est pas d’ouvrir toutes les vannes, mais de choisir avec soin ce qu’on fait passer à l’extérieur de la connexion VPN.
En somme, le split tunneling, c’est une maniéré souple de gérer votre sécurité en ligne. Vous gardez ainsi le contrôle en évitant les lenteurs inutiles, et en adoptant la connexion VPN à son usage réel. Pas besoin d’être expert en réseau ou en proxy pour l’utiliser… il suffit de comprendre quand ça peut faire la différence.
Et côté vie privée, qu’est-ce que ça change ?
Ce que beaucoup de gens ne réalisent pas tout de suite, c’est que cette technique peut aussi avoir un impact sur la manière dont votre activité est suivie en ligne. Quand vous choisissez de faire passer certaines tâches en dehors du circuit protégé, il est possible que vos habitudes numériques soient à nouveau visibles par certains acteurs : publicités ciblées, géolocalisation approximative, voire récupération d’informations à des fins commerciales. Bien sûr, tout dépend des usages… mais il est toujours bon de garder à l’esprit que plus vous laissez de portes ouvertes, plus il devient difficile de rester discret. C’est un peu comme marcher dans une foule avec ou sans parapluie : certains éléments vous atteignent plus facilement si vous êtes à découvert. Alors, même si cette méthode peut être très utile, mieux vaut l’utiliser en connaissance de cause, et ajuster ses choix en fonction de ce que l’on veut vraiment préserver.
Les risques du split tunneling : ce qu’il faut savoir
Alors autant le dire tout de suite : le split tunneling est une fonction très pratique, mais comme souvent avec les outils puissants, il faut savoir l’utiliser avec un minimum de recul. Parce qu’il y a quelques risques à ne pas négliger.
Le principal souci, c’est que dès que vous excluez une appli ou un site du trajet VPN, ce trafic n’est plus protégé. Il circule à découvert, sur votre réseau local ou votre connexion habituelle. Et ceci veut dire que votre adresse IP redevient visible. Vos données peuvent être interceptées. En bref : la sécurité que vous aviez avec le VPN ne s’applique plus à cette portion de vos activités.
C’est un peu comme si vous étiez dans une maison bien verrouillée et que vous laissiez une fenêtre grande ouverte. Tout le reste est protégé, mais cette ouverture, aussi petite soit-elle, suffit à créer une faille.
De plus, un autre aspect est souvent négligé c'est les fuites DNS. Quand vous utilisez un VPN, les requêtes DNS que vous effectuez pour visiter certains sites traversent généralement le tunnel crypté. Cependant, en cas de mauvaise configuration du split tunneling, certaines requêtes pourraient échapper et transiter directement sur internet sans être chiffrées. C'est subtil, indétectable à l'œil nu... Cependant, pour un utilisateur qui se préoccupe de sa sécurité, cela n'est pas négligeable.
Et puis il y a les erreurs humaines, aussi. En effet, ce genre d’outil, on le règle une fois et on oublie. On pense que tout est bien en place, et puis un jour, on se rend compte que telle application sensible n’était plus protégée depuis des semaines. Un changement de mise à jour, un nouveau paramètre, une case décochée… et une partie de votre trafic internet sortait du canal vpn sans que vous le sachiez.
C’est d’autant plus délicat pour les utilisateurs qui travaillent à distance, ou qui manipulent des informations confidentielles. Dans ce contexte, mal utiliser le split tunneling peut exposer un appareil ou un compte pro à des vulnérabilités… parfois sans même laisser de trace.
Alors non, il ne s’agit pas de vous faire peur. Ce que l’on veut dire, c’est qu’il faut savoir où l’on place la frontière entre ce qui doit rester à l’intérieur du VPN, et ce qu’on accepte de laisser en clair.
Et peut-être aussi… prendre l’habitude de faire un petit test de temps en temps. Vérifier que le split tunneling est toujours actif là où vous l’avez voulu. Que les exceptions sont cohérentes. Que votre DNS ne fuit pas. Il existe des outils en ligne pour ça, accessibles en quelques clics.
Pour faire court ? Le split tunneling est une stratégie astucieuse, mais elle n'est pas exempte de limitations. Elle exige une certaine attention et une réflexion approfondie sur le niveau de sécurité que vous désirez. Si vous investissez du temps pour la comprendre et surtout pour la configurer correctement, elle peut vous être d'une grande utilité. Autrement dit... elle peut également laisser passer davantage de choses que prévu.
Comment activer le split tunneling avec NordVPN, Surfshark, ExpressVPN ou CyberGhost ?
Si vous cherchez à activer le split tunneling, sachez que cette fonctionnalité est de plus en plus proposée par les grands noms du VPN. Elle vous permet de décider, de manière assez fine, quelles applications passent par le tunnel VPN, et lesquelles continuent à utiliser votre connexion internet classique. C'est assez pratique, mais encore faut-il savoir où la trouver… et comment bien la configurer.
Commençons avec NordVPN. Sur Windows, vous ouvrez l’application, vous allez dans les paramètres, puis dans « Split tunneling ». Vous pouvez choisir les applications à exclure ou à inclure dans le tunnel. L’interface est claire, et la configuration se fait en quelques clics. Sur Android, c’est un peu la même logique. Vous ouvrez l’appli NordVPN, puis vous sélectionnez les applications qui doivent rester hors du VPN. C’est fluide, et plutôt stable.
Passons à ExpressVPN. Là, le split tunneling est bien présent sur Windows, Mac (Intel uniquement pour le moment) et Android. Vous pouvez accéder à la section « Options », puis « Split tunneling », et définir ce qui doit ou non passer par le tunnel. C’est une des forces d’ExpressVPN : l’interface est claire, même pour ceux qui ne sont pas très à l’aise avec les réseaux. Seul petit bémol c'est que la fonction n’est pas encore disponible sur iOS.
Du côté de Surfshark, la fonction est aussi disponible, mais uniquement sur Android et Windows. Elle s’appelle « Bypasser ». Le nom change, mais l’idée reste la même. Vous pouvez choisir les apps ou même certaines URL à exclure. C’est utile, par exemple, si vous voulez regarder des vidéos sur une appli locale sans passer par un serveur à l’étranger. Surfshark a aussi l’avantage de proposer une configuration simple, sans jargon technique.
Enfin, CyberGhost propose aussi le split tunneling, mais uniquement sur Android à ce jour. Dans leur appli mobile, la fonctionnalité s’appelle « Exceptions ». Elle permet d’exclure certaines applications du VPN, ce qui peut améliorer la vitesse de connexion ou éviter les conflits avec des services géolocalisés. En revanche, sur Windows, la fonction n’est pas encore intégrée directement.
Et sur les appareils Windows, si votre fournisseur ne propose pas cette fonction de manière native, il existe parfois des solutions manuelles (via les paramètres réseau, les règles de pare-feu, ou même des scripts). Mais, à moins d’être très à l’aise avec la technique, mieux vaut opter pour un VPN qui intègre nativement cette option.
Quoi qu’il en soit, sur tous ces services, la configuration initiale prend rarement plus de deux ou trois minutes. L’important, c’est de vérifier que vos réglages sont bien enregistrés, et de faire un petit test pour voir si le trafic est bien séparé comme prévu.
Avantages et inconvénients du split tunneling
Avantages | Inconvénients |
---|---|
Permet d’utiliser certaines applis sans ralentissement | Les flux exclus ne sont plus protégés |
Idéal pour accéder à des services locaux tout en gardant une partie privée | Risque de fuite d’infos si la configuration est mal faite |
Allège la charge sur le circuit sécurisé | Plus complexe à configurer pour les débutants |
Offre plus de souplesse dans l’usage pro/perso | Certaines fonctions ne sont pas disponibles sur tous les appareils |
Peut éviter les blocages liés à certains outils (banques, plateformes TV) | Nécessite de surveiller régulièrement les réglages pour éviter les erreurs |
Améliore la fluidité des tâches sans besoin de tout désactiver | Moins efficace si les logiciels changent souvent d’adresse ou de comportement |
Une solution qui séduit aussi en contexte professionnel
Dans un cadre entreprise, le split tunneling peut devenir un vrai levier d’optimisation. Certaines organisations préfèrent ne pas faire transiter l’ensemble des flux par le canal chiffré, notamment pour éviter les surcharges ou préserver l’accès à des outils internes sensibles. Cela permet, par exemple, à un utilisateur de maintenir un accès fluide à des plateformes locales tout en continuant à bénéficier d’une protection ciblée sur les outils critiques.
Cette solution est aussi un bon moyen de contourner certaines restrictions, notamment dans les environnements où des services sont limités par pays. Plutôt que de forcer tout le trafic à passer par un circuit global, on ajuste selon les besoins de chaque poste. C’est d’autant plus utile pour les équipes qui utilisent des produits Microsoft nécessitant un accès direct à certains serveurs géolocalisés.
Enfin, pour les responsables techniques, le prix de cette flexibilité reste mesuré, surtout si l’outil choisi permet une configuration centralisée. Un bon compromis, donc, entre tarif, efficacité, et contrôle. Reste à faire quelques tests en interne pour ajuster au mieux les réglages selon les habitudes des collaborateurs.
Récap : VPN Proposant la fonctionnalité Split Tunneling
VPN | Tarif mensuel (approximatif) | Avis des utilisateursÀ partir de 3,49 € |
---|---|---|
NordVPN | À partir de 3,49 € | Apprécié pour sa vitesse, sa sécurité robuste et sa facilité d'utilisation. |
ExpressVPN | Environ 6,67 € | Réputé pour sa fiabilité, sa rapidité et son interface intuitive. |
Surfshark | À partir de 2,49 € | Offre un excellent rapport qualité-prix avec des connexions illimitées et des fonctionnalités avancées. |
CyberGhost | À partir de 2,19 € | Apprécié pour sa simplicité d'utilisation et son large réseau de serveurs. |
Private Internet Access (PIA) | À partir de 1,98 € | Reconnu pour sa personnalisation avancée et sa politique de non-conservation des logs. |
Proton VPN | Offre gratuite disponible ; plans payants à partir de 4,99 € | Salué pour son engagement envers la confidentialité et ses fonctionnalités de sécurité avancées. |
FAQ : vos questions sur le split tunneling VPN
Est-ce que tous les VPN proposent le split tunneling ?
Pas encore… Malheureusement. Certains comme NordVPN, Surfshark ou ExpressVPN l’intègrent bien, mais d’autres non. Et parfois, la fonction est disponible uniquement sur un seul système d’exploitation. Donc, avant de vous abonner, prenez le temps de vérifier.
Est-ce que c’est compliqué à activer ?
Pas du tout. Dans la plupart des cas, il suffit d’ouvrir l’application VPN, d’aller dans les paramètres et de choisir les applications à inclure ou exclure du tunnel. En quelques clics, c’est fait. Mais attention : chaque service a sa logique, donc cela peut changer un peu selon le fournisseur.
Est-ce que cela peut baisser la sécurité ?
Oui, un peu, si on l’utilise mal. Dès qu’une application passe hors du VPN, elle redevient visible. Les données circulent en clair. Donc oui, il faut rester attentif. Ne sortez pas vos mails pro ou vos outils sensibles du tunnel… sauf si vous savez exactement ce que vous faites.
Est-ce que cela améliore la vitesse de connexion ?
Souvent, oui. En fait, comme vous ne faites passer qu’une partie du trafic par le serveur VPN, le reste va plus vite. C’est surtout utile pour le streaming local, ou certaines applis qui n’ont pas besoin d’un haut niveau de protection. On gagne en performances… tout en gardant la sécurité là où il faut.
Est-ce qu’on peut l’utiliser sur plusieurs appareils ?
Oui, si votre abonnement VPN permet plusieurs connexions en même temps. Vous pouvez avoir le split tunneling actif sur votre PC, et en même temps, une autre configuration sur votre smartphone Android. Chaque appareil garde ses propres réglages. C’est souple.
Quelle est la différence entre le split tunneling "par application" et "par site web" ?
La version « par application » vous laisse choisir les apps qui passent ou non par le VPN. L’autre version, plus fine, vous permet de cibler certains sites web (comme votre banque) pour qu’ils restent hors du tunnel. Tous les VPN ne proposent pas les deux… mais quand c’est disponible, c’est très pratique.
Est-ce que je peux utiliser un proxy en plus ?
Techniquement oui, mais cela peut vite se compliquer. Le proxy et le VPN peuvent entrer en conflit, surtout si les connexions sont mal gérées. Si vous ne vous y connaissez pas trop, mieux vaut rester sur un seul outil à la fois… ou demander conseil au support client.
Comment savoir si ça fonctionne bien ?
Le plus simple, c’est de tester. Lancez une appli que vous avez exclue du tunnel, puis regardez votre adresse IP sur un site comme whatismyip. Si vous voyez l’adresse de votre connexion locale, c’est bon signe. Sinon… vous avez peut-être oublié un réglage.
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